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Quelle prise en charge pour l’endométriose ?

Dans le cadre de notre mécénat avec Luna Podcast, notre article vous éclairera sur la manière dont le système de santé est capable d’intervenir pour les personnes atteintes d’endométriose.


Qu’est-ce que l’endométriose et qu’y a-t-il à savoir en premier ?

L’endométriose est une maladie inflammatoire et chronique de l’appareil génital féminin qui s’explique par le développement d’une muqueuse utérine (l’endomètre) en dehors de l’utérus, colonisant d’autres organes.

Elle touche près d’une femme sur dix et est une des premières causes d’infertilité en France.

Elle nécessite une prise en charge lorsqu’elle a un retentissement fonctionnel (douleur, infertilité) ou lorsqu’elle entraîne une altération du fonctionnement d’un organe.

Le gouvernement continue de considérer d’actualité le sujet de l’endométriose. C’est notamment le cas de l’enjeu de sa détection (en moyenne 8 ans), du diagnostic (formation des professionnels de santé), du parcours de soins et de la prise en charge des patientes. Cela passe par le renforcement de la recherche médicale et de la communication pour faire connaître la maladie.

Dépistage de l’endométriose :

En général, le dépistage est réalisé pour les femmes se plaignant de douleurs pelviennes récurrentes et notamment lors du cycle des règles. Il peut aussi se faire dans le cadre de recherches liées à des problématiques d’infertilité. En effet, l’endométriose peut être une cause d’infertilité.

Comment se passe la réalisation du diagnostic ?

Dès qu’il y a une suspicion d’endométriose (symptômes tels que des douleurs fonctionnelles, des douleurs pendant les rapports, des problématiques d’infertilité, …), des questionnaires d’évaluation vont être réalisés (prenant en considération les niveaux de douleur, la qualité de vie, …). Une consultation gynécologique ainsi qu’un examen gynécologique orienté si possible permettra de trouver des signes évocateurs.

Selon les cas, des phases d’examens (dits de première, seconde et troisième intention) seront faits : échographies ou IRM de différentes zones ciblées.

Et ensuite ?

Une fois le diagnostic d’endométriose posé, les praticiens peuvent proposer plusieurs alternatives à leurs patientes :

  • Thérapeutiques
  • Chirurgicales

 

La prise en charge spécifique de l’endométriose douloureuse :

  • Les traitements hormonaux (notamment contraceptifs) vont être prescrits en fonction des contre-indications, des effets indésirables, de l’avis de la patiente et des traitements antérieurs. Ils peuvent également s’associer à une chirurgie de l’endométriose.
  • Les prises en charge non médicamenteuses ; l’acupuncture, l’ostéopathie, le yoga et l’hypnose peuvent également faire partie des solutions.

Dans quel cas est-il nécessaire de se faire opérer ?

Dans le cas où des lésions ou nodules sont observées, l’opération peut être conseillée.

Un arrêt de travail postopératoire sera alors prescrit. La durée de cet arrêt variera selon la lourdeur de l’opération, mais l’exemple de deux semaines d’incapacité temporaire de travail peut tout à fait être prescrit.

Enfin, un suivi à long terme sera ensuite réalisé, notamment 6 mois après l’opération mais aussi tout au long de la période d’activité génitale.

Et avec tout cela, comment serais-je remboursée?

De manière générale, tout ce qui fait partie du parcours de soins (définition ci-après) initié par les consultations de gynécologie, du diagnostic jusqu’au traitement de l’endométriose, est remboursé par les régimes (Sécurité sociale, mutuelle), allant jusqu’à l’arrêt de travail postopératoire.

C’est donc le cas de tous les examens (gynécologique) et actes d’imagerie qui seront réalisés, et des traitements hormonaux, s’ils ont bien été prescrits dans ce cadre.

L’opération chirurgicale sera prise en charge par la Sécurité sociale et la mutuelle (Frais de séjour, honoraires hospitaliers) et par la mutuelle uniquement pour une chambre particulière.

En cas de douleurs liées à l’endométriose impliquant une incapacité de travailler, il est nécessaire et habituel de passer par le médecin traitant qui prescrira une ou plusieurs journées d’incapacité de travail.

Dans le cas des alternatives douces en faveur du traitement de la douleur (acupuncture, ostéopathie, yoga), il faut regarder si votre mutuelle prend en charge les actes d’acupuncture et d’ostéopathie à travers le poste médecine douce, car normalement, la Sécurité sociale ne les rembourse pas.

Toutefois, l’acupuncture, si elle est intégrée dans le parcours de soins coordonnés (condition 1) peut faire l’objet d’une prise en charge par la Sécurité sociale auprès d’un acupuncteur conventionné (condition 2).

Quelles stratégies pour les femmes atteintes d’endométriose dans le monde du travail ?

En l’absence d’une reconnaissance plus importante et de dispositifs de santé au travail, travailler avec une endométriose peut être très pénible au quotidien (fatigue chronique, troubles émotionnels, concentration) et affecte les relations professionnelles. La pénibilité des postures au travail est alors redoublée du fait des symptômes d’endométriose. Déclarer la maladie à son entreprise pourra permettre des aménagements d’horaires ou de poste, ou favoriser le télétravail, mais peut avoir des réactions négatives (mise au placard, propos ou comportements d’autrui inadaptés, impact sur l’emploi ou la carrière). Il reste encore à avancer pour une reconnaissance de son endométriose via une gestion individuelle de son parcours professionnel. Certaines adaptent leur vie professionnelle à leur maladie en entamant une reconversion professionnelle. Elles vont chercher plus d’autonomie sur la gestion du temps de travail, jusqu’à vouloir un statut d’indépendant, ou alors un emploi plus protecteur en ciblant le statut de fonctionnaire.

Et si mon endométriose est handicapante, quels sont mes droits ? 

Quand l’activité professionnelle est rendue difficile ou impossible, en règle générale, dans le classement des états de santé et des maladies, tant que l’état de santé est instable la Sécurité sociale ne classe pas les individus en situation d’invalidité.

De même, la notion de « travailleur ou adulte handicapé » va être sujette à un état stabilisé, pouvant donner accès à des rentes/indemnités selon la gravité. C’est en ce sens qu’il est difficile de reconnaître l’endométriose, comme handicapante ou invalidante, car cette maladie possède de multiples facettes. Ce sera donc encore une fois à chaque cas particulier de monter un dossier de reconnaissance de handicap ou d’invalidité, car certaines personnes finissent par accéder aux droits qui en découlent.

L’endométriose et la reconnaissance d’une maladie chronique invalidante ?

Il existe un dispositif qui permet aux malades chroniques atteint(e)s d’une affection longue durée (ALD) de bénéficier d’une prise en charge à 100% des soins liés à la pathologie des ALD (dans la limite du plafond de remboursement). L’endométriose n’est pas inscrite dans la liste des affections longue durée, mais il est possible de faire une demande de prise en charge de l’ALD «hors liste». Celles qui en font la demande sont ainsi plus exposées au pouvoir discrétionnaire de l’assurance maladie.

 

Définition « Parcours de soins coordonnés »: Le parcours de soins coordonnés consiste à confier au médecin traitant (et gynécologue) la coordination des soins pour votre suivi médical.

Découvrez d’autres sujets écrits dans le cadre de notre mécénat avec Luna Podcast : 

Cet article a été écrit à partir de sites officiels tels que :

www.has-sante.fr

https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/endometriose

https://www.inserm.fr/dossier/endometriose/

https://www.endomind.org/endometriose/

L’endométriose au travail : les conséquences d’une maladie chronique féminine mal-reconnue sur la vie professionnelle. Alice Romerio

https://www.endofrance.org/wp-content/uploads/2020/11/Partenariat-EndoFrance-Livre-Blanc-MP-V2-121120-1.pdf